J’ai pris un risque : TPE ou Traitement Post Exposition

Dimanche dernier, j’ai pris des risques involontairement.

J’ai baisé avec un mec dans la nuit.
On se connaissait depuis deux ans.
Première fois qu’on faisait l’amour.
On a mis la capote.
Il avait un sexe énorme.

Il s’est rendu compte pendant l’action que je saignais un peu.
Il a décidé de changer de capote et de continuer.
Alors que s’il y a du sang, il faut arrêter.
Le corps proteste, il faut l’écouter.

Seconde capote.
Il a fini par éjaculer.
Au moment de retirer son sexe, panique, la capote n’était plus la.
Elle était au fond de mon cul.

Sperme et sang. Dans mon anus. Et sur son sexe.
Si ce n’est pas un risque, ça y ressemble.
Le VIh y ferait son nid. Sans problème.
Il m’a dit qu’il était clean, que tout allait bien.
Ca m’a rassuré.
On a fini la nuit ensemble.
Puis je suis rentré chez moi.
J’ai réfléchi.
J’étais stupide.
J’ai été aux urgences et j’ai demandé un TPE.

Si seulement ça pouvait être aussi simple.
D’abord je n’ai pas été aux urgences tout de suite.
J’avais honte, j’étais affolé, entre envie de le croire et peur des infections sexuellement transmissibles, des MST ou du Sida.
Je ne savais pas quoi faire.
Ensuite honte d’en parler au personnel.
Impression que tout le monde allait me montrer du doigt.
Et mon employeur que j’allais devoir prévenir.
Trouver une excuse. Une bonne excuse crédible.

Arrivée aux urgences.
S’enregistrer, décrire le feu aux joues, pourquoi je suis la.
Attendre, se poser des questions.
Appeler mon employeur, m’excuser platement.
Oui j’essaye de venir cet après-midi, je vous rappelle.
Voir un interne, lui décrire pourquoi je suis la.
Attendre de nouveau, toujours ces questions, la peur au ventre.
Voir une infirmière, faire une prise de sang.
Attendre, voir un médecin aux urgences, réexpliquer mon histoire.
Me voir remettre un pocheton avec des pilules rouges, bleues et blanches.
De l’emtricitabine, du ritonavir et un troisième que j’ai oublié.
Et des notices.
Un traitement pour 5 jours.
Et l’obligation de revenir dès 17h pour avoir les résultats pour les MST.
Pour le VIH, les analyses prennent quelques jours.

Rentrer chez moi.
Prendre le traitement.
Rappeler mon employeur, non je ne viendrais pas, je dois retourner à l’hôpital.
Se sentir coupable, avoir l’impression que le traitement ne sera pas efficace.
Que j’ai choppé le sida, des MST.
Regarder sur internet.
Se rendre compte que les 3 gélules ont beaucoup d’effets secondaires.
Somnolence, diarrhé, envie de vomir, tête qui tourne.
Et qu’elles peuvent abîmer foie et reins.
S’en vouloir. Encore. Avoir peur. Se repasser l’action.
J’aurais dû … trop tard.

17h
De retour à l’hôpital.
Allez dans un service spécialisé.
Voir une médecin.
Raconter mon histoire.
Le voir hausser les sourcils devant la prise de risque.
Ca ne me dit rien qui vaille.
Oui je connais ce mec.
Oui ce serait bien qu’il fasse le test lui aussi.
Mais il est à la campagne pour son boulot. Pas le temps.
Il le fera samedi prochain.
Oui du coup ça allonge la durée de mon traitement.
Mauvais pour mon corps.
Et je devrais encore revenir vous voir.
Zut.
Il se dit propre, il a fait un test VIH il y a un mois.
Oui il est un peu demeuré, il ne fait pas de TPE.
Alors que je pourrais être infecté moi aussi.

Traitement pour 5 jours. Pour commencer.
Vendredi je retourne voir la médecin.
Je vais devoir trouver une nouvelle excuse.
Elle vérifiera que mes reins et mon foie vont bien.
Elle renouvellera sans doute mon traitement.
Elle me donnera les résultats du test pour le VIH.
Le max, c’est 3 mois.
Vivement que ce mec fasse son test.
Pourvu qu’il soit clean.

Ces gélules sont vraiment grosses à avaler.
J’ai mis une alarme pour penser à les prendre.
Je suis dégoûté du sexe.

A suivre…

La suite donc.
Mon « ami » fait la sourde oreille.
Il n’a « pas le temps » de faire ses tests samedi.
Et lundi il repart je ne sais ou.
Il parait en colère.

Je ne comprends pas son comportement.
Je suis furieux.
Ca me fait peur.
Il y a des labos partout à Paris.
Ca prend 15 minutes sans rendez-vous.
Des centres de dépistage.
Des hôpitaux.
Qu’est-ce qui cloche ?
Comme s’il me cachait quelque chose.
Pour notre amitié j’ai peur que ce soit fini.
J’espère qu’il fera son test aujourd’hui samedi.

Hier je suis retourné à l’hôpital.
La médecin m’a communiqué les résultats du VIH.
Je suis clean.
Ouf.
Le traitement change.
Désormais je dois prendre une pilule blanche chaque jour jusqu’à mardi.
De l’Eviplera.
Puis je revoie la médecin.
Et en fonction des résultats des tests de mon partenaire, on voit.
Le traitement coûte très cher, heureusement je ne paye rien.
Merci la France.

Pourvu qu’il fasse son test.
Sinon je dois revoir la médecin tous les 15 jours.
Pour renouveler mon traitement.
Pendant je ne sais combien de temps.
3 mois maximum.
Pour mes vacances c’est fichu.
La potion est bien amère.

J’ai lu la fiche wikipédia sur le TPE ou traitement post exposition.
Réduction de 80% du risque d’infection.
Je me pose des questions.
Le cerveau qui ne s’arrête pas de tourner.
Et si j’avais le SIDA ?

Le weekend.
Il devait faire son test.
Samedi monsieur s’est levé trop tard, les laboratoires sont ouverts jusqu’à midi.
Je lui en ai trouvé un à Neuilly, qui est ouvert le dimanche matin.
Dimanche matin, rebelotte, monsieur a fait la fête, il ne s’est pas levé.
Il y a toujours des services dans les hopitaux.
A la Pitié Salpêtrière de mémoire.
Fermé pour les vacances.
Les urgences ne prennent pas son cas, parce qu’il est en dehors de la zone de TPE.
Donc il n’a pas pu faire ses analyses.
A cause de sa bêtise crasse. De son irresponsabilité.
Il me dit qu’il ne savait pas que le TPE existe et qu’il commence à avoir peur.
Ca va le motiver.

Lundi
Enfin il a trouvé un labo ou faire son test.
Résultat le lendemain pour le VIH.
Je balise.
Je dors mal ces dernières nuits.
Je me retourne beaucoup, du mal à m’endormir.
Et un réveil en sursaut en panique.
Ma libido est inexistante depuis plusieurs jours.
Et mon comportement un peu erratique.
Je n’ai pas faim non plus.
S’il a ses résultats demain, je vais peut-être être libéré.
Et pouvoir cesser de prendre mon traitement aussi.

Mardi
Je passe voir la médecin.
Il n’a pas ses résultats.
Elle me redonne deux doses.
Si jamais le résultat est positif, elle devra me revoir tous les 15 jours.
Le traitement continuera pendant un mois.
Et je devrais faire des analyses de sang toutes les semaines si j’ai bien compris.
Adieu mes vacances.
Pas question.
Bien sur je continue à mettre la capote.
Il faut prévoir de nouveaux tests en septembre pour les MST.
Et dans 3 mois pour le gonorrhée et chlamydia.
Il y a un souci avec la gonorrhé, la dernière mutation résiste aux médicaments et se répand.

Mardi 14h.
Ses résultats sont négatifs.
Il me les envoie par email dans l’après-midi.
Je respire. Un peu.
Mardi 16h.
Les résultats sont la.
Juste pour le VIH.
Il n’a pas fait faire le reste.
Le plus important, c’est le VIH.
Je les fais suivre au médecin.
Je peux arrêter mes médicaments.
Je la revoie en septembre
Ca va mieux, je respire à nouveau.
Mais je suis dégoûté du sexe.

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